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Exutoire.

Publié le par Hell

On entend souvent dire que l'écriture est un exutoire. C'est le genre de phrase tout à fait bateau que les auteurs amateurs sortent facilement pour justifier leurs évasions poétiques, quand on ne les prend pas au sérieux. Je suppose.

J'ai essayé de le faire, aussi. Quand j'étais ado. Oui, je grossis les rangs des jeunes filles qui, à 14 ans, écrivaient des poèmes morbides sur des pages de cahiers. Je n'étais pas extérieurement gohique, mais je suppose que dans ma tête, une partie de moi l'était un peu. Un jour, je vous parlerai de toutes les personnalités qui cohabitent avec moi. Un vrai HLM là-dedans.

 

J'ai donc noirci des pages et des pages à base de cercueils, de suicides, de corbeaux, de coeurs sanguinolents. (NON je n'ai pas égorgé des biches dans mon imagination, c'était une métaphore, bien sûr).

 

Puis, ça m'a passé. quand j'ai commencé à écrire plus sérieusement, c'était pour parler de sujets qui me tenaient à coeur (la recherche de l'identité sexuelle, notamment) ou pour raconter des histoires que j'avais dans la tête. Je n'y mettais plus grand chose de moi.

 

Puis, quand j'avais genre 23 ans, j'ai recommencé à écrire des poèmes sur ma vie. C'était évidemment très mauvais, mais tant que ça rimait et que ça racontat ce que je vivais, ma foi, je m'en contentais.

Puis j'ai travaillé un peu mon style, j'ai développé un certain sens de la métaphore qui se perçoit aussi dans ma façon de parler au quotidien. Quand je dis que je m'amuse avec les mots. Ce sont mes meilleurs alliés.

 

Et oui, l'écriture est redevenue un exutoire.

 

Cet été, quelque chose m'a un peu pourri l'esprit. Un problème. Avec une personne. C'est trop compliqué, trop personnel et trop... ennuyeux pour quiconque n'est pas dans ma tête. (Les locataires du HLM, ça ne les ennuie pas !!)

Mais je sentais que j'avais besoin d'écrire quelque chose là-dessus. Un poème, une lettre, une nouvelle, aucune idée. Même un haiku aurait pu suffire, j'imagine. Mais il fallait que je mette ça en mots, en images mentales, il fallait que je raconte de façon à ce que je puisse trouver ça joli. Il fallait que je transcende cette histoire, que je la sorte de moi-même.

 

J'y suis étrangement arrivée au moment où j'ai touché le fond du désespoir possible. Je me suis posée, un petit moment de calme, j'ai attrapé un stylo et mon carnet, les quatre strophes sont sorties en dix minutes.

 

Après coup, j'étais soulagée. J'avais enfin accouché de cette histoire. Bon, là, il y a une autre métaphore qui serait certainement plus appropriée, mais c'est pas très propre.

 

On dirait que les auteurs amateurs et les gamines de 14 ans ont raison, après tout.

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